Harry Potter : L’Exposition : MinaLima aux manettes de l’identité visuelle de la saga

Graphistes, modélistes et designers, les MinaLima font partie des artistes de l’ombre qui ont contribué au triomphal succès de la saga Harry Potter sans que le grand public ne les connaissent. Derrière ce 'nom de scène' accrocheur se cachent en réalité Miraphora Mina et Eduardo Lima, un tandem de modus du crayon, qui a collaboré à l’ensemble des huit opus de la franchise, avec talent et passion. Un travail d’imprégnation dans l’univers de J. K. Rowling long de dix ans, qui se prolongera avec Les Animaux fantastiques de David Yates en 2016. Pour l’heure, c’est à Paris que les MinaLima ont fait escale, profitant de l’inauguration de l’Exposition Harry Potter pour distiller secrets de tournages et anecdotes à la presse. Morceaux choisis.

Depuis Harry Potter à l’école des sorciers (2001), les MinaLima œuvrent à retranscrire l’univers imaginé par J. K. Rowling en éléments visuels. Forts de compétences variées et d’une passion indéfectible pour le monde de l’imaginaire, ils conçoivent à la fois les livres, affiches et journaux qu’on peut voir à l’écran, ou des accessoires plus inattendus, comme la Carte du Maraudeur – qui guide Harry dans les dédales de Poudlard – ou la tapisserie de la famille Black sur laquelle les liens de parenté de Sirius Black sont détaillés. Un souci du détail qui sied parfaitement à ces deux aficionados de l’apprenti sorcier.

« Harry Potter a un aspect très drôle qu’on a tendance à oublier », rappelle Miraphora Mina lorsqu’on l’interroge sur le clivage qui existe entre le côté sombre de la saga et le positivisme qui émane de leurs graphismes. « C’était important de le faire vivre (…) Ça nous correspondait bien de restituer ces traits d’humour à travers des designs colorés », précise-t-elle. Un parti-pris qui vient aussi des nombreuses sources d’inspiration dont se servent les deux artistes pour nourrir leurs œuvres visuelles, comme le souligne Eduardo Lima : « On avait l’habitude de se référer aux livres pour trouver davantage d’éléments (…) mais c’était à nous de rendre cet objet plus intéressant », se remémore-t-il.

Tout l’enjeu de leur travail se concentre ainsi autour de leur relecture de la saga littéraire initiale, afin de revisiter l’heptalogie originelle sans la dénaturer. Fidèles à l’essence des romans de J. K. Rowling, les deux designers ont eu la chance de bénéficier d’un vaste champ d’action : « C’était un cadeau qu’on nous laisse une telle liberté », s’enthousiasme Miraphora. « Certains détails qu’on espérait découvrir dans les livres ne s’y trouvaient pas forcément », explique-t-elle, détaillant : « Les romans sont écrits de sorte à ce que les lecteurs puissent laisser libre cours à leur imagination. Nous avons fait de même concernant les visuels des films, en partant du squelette de l’histoire et en l’étoffant ».

« Pour des designers c’est l’idéal », conclut-elle.

« Par moments, il fallait qu’on s’empêche de tomber dans le piège d’un joli design », reconnaît toutefois la graphiste, tandis qu’Eduardo renchérit en révélant : « Vous devez vous fondre dans le rôle et, une fois que vous êtes le personnage, alors vous trouvez les références spécifiques dont vous aviez besoin ». Un travail qui suppose d’être aussi observateur que minutieux et qui explique l’attachement qu’ils ressentent envers cette franchise cinématographique qu’ils ont contribué à façonner. Non sans émotion, Miraphora se souvient :

« C’est un privilège de faire partie de cette équipe, nous n’avions aucune idée de ce que ça allait devenir et tout le monde a travaillé de façon harmonieuse pendant les 10 ans qu’a duré la saga ».

Pour rappel, Harry Potter : L’Exposition vous attend à la Cité du Cinéma de Paris jusqu’au 6 septembre. Un moment fantastique à passer en famille ou entre amis ! Infos pratiques et réservations en cliquant ici.